La
prise du bâton de GOLF
De concert avec la prise de position et
l'alignement vers l'objectif, la manière de tenir un bâton de golf est un des
aspects les plus élémentaires pour atteindre un seuil raisonnable de constante
réussite. Malheureusement, plusieurs tentent de jouer au golf en tenant le
bâton de façon fort étrange.
Les
deux erreurs les plus fréquentes sont:
(a) une torsion de la main supérieure où le dessus
de la main pointe vers le menton plutôt que vers l'objectif, possiblement dans
le but d'ajouter de la force, (voir Erreur fréquente 1 ci-dessous), ou;
(b) la paume de la main inférieure est placée sous
le bâton, possiblement dans le but mal intentionné de fouetter, ou soulever, la
balle dans les airs (voir Erreur fréquente 2 ci-après).
Mise
en garde importante
Comme vous le savez tous aussi bien que moi, les
êtres humains sont des gens d'habitude. Briser une habitude est une tâche
ardue, demandez à quelqu'un essayant de cesser de fumer! Dans la vraie vie,
ailleurs que dans le «cyberespace», je tente RAREMENT de corriger la prise d'un
élève quelque peu expérimenté qui tient mal son bâton. La logique est que
seules vos mains sont en contact avec le bâton. Toutes les sensations durant
l'élan de golf sont transmises par les nerfs qui se terminent dans vos mains. Modifier
votre prise, ne serait-ce que légèrement, et vous remarquerez d'énormes
changements dans vos sensations. Ces changements peuvent être à ce point
dramatique que votre cerveau ne voudra plus, ou ne saura plus, exécuter un
élan. Donc, NE PRENEZ PAS UN CHANGEMENT
DE PRISE À LA LÉGÈRE!
Même face à des élèves avec de sérieux problèmes,
ou des problèmes mineurs entravant le développement du joueur, je prends
toujours le temps d'expliquer soigneusement pourquoi je considère qu'un
changement dans la prise est nécessaire. J'essaie d'élucider à quel point le
changement apparaîtra étrange et comment, à court terme, il affectera l'élan.
Je demande aux élèves de considérer tous ces aspects et s'ils rejettent ma
suggestion d'une modification de prise...je respecte leur décision.
La
fonction d'une prise adéquate
«Pourquoi est si important qu'un golfeur ait une
bonne prise?» «Quelle différence peut faire la façon dont je tiens mon bâton?»
«Pourquoi ne puis-je tenir le bâton de la manière dont je suis confortable?» Voici
quelques-unes des questions qui me sont demandées relativement à la prise du
bâton. Pour répondre correctement à ces questions, il nous faut revoir ce que
la prise permet de faire. En réalité, elle doit:
1. Permettre de conserver la face du bâton
en constante relation avec l'objectif puisque celle-ci n'est pas toujours
dirigée vers la trajectoire durant l'élan arrière alors que le bâton et les
bras se déplacent dans des axes différents.
La prise doit permettre initialement d'avoir une
face de bâton bien perpendiculaire à la trajectoire, graduellement s'ouvrir pour devenir, au sommet de l'élan arrière,
complètement parallèle à la ligne de visée, et, sans qu'il n'y ait aucune
manipulation forcée, puis revenir en replaçant à nouveau la face du bâton bien
perpendiculaire pour l'impact.
Si votre prise est incorrecte, il sera difficile
pour vos muscles et vos os, voir pénible, de se déplacer facilement et
d'exécuter le tout aisément!
2. Permettre
de briser et plier les poignets facilement et de manière coordonnée. Seulement
lorsque vous pourrez vraiment accomplir cela, serez-vous en mesure de
transmettre toute la puissance de la tête du bâton à la balle!
Si votre prise est incorrecte, il sera difficile
pour vos poignets, voire pénible, de se déplacer facilement et d'exécuter le
tout aisément!
3. Permettre
à la portion de deux mains qui est en contact avec le bâton au début de l'élan
de demeurer en contact durant le décollage, la montée, la descente, l'impact et
au-delà.
Si votre prise est incorrecte, il sera difficile
pour les muscles et les os des mains et des doigts, voire pénible, de se
déplacer facilement et d'exécuter le tout aisément!
Vous
aurez remarqué que je mentionne toujours; «Il sera difficile, voire pénible.»
et non pas que l'élan ou quelque chose de similaire est «impossible».
Permettez-moi de simplifier tout cela en disant
que la fonction d'une prise adéquate est, tout simplement, de permettre à vos
muscles et à vos os de se déplacer facilement, avec coordination et contrôle du
bâton.
La
base d'une prise adéquate
La prise sur le bâton n'est pas exactement la même
pour toutes les golfeuses et golfeurs. Pourquoi? Parce que nous n'avons pas la
même longueur et largeur de doigts; la même carrure et épaisseur des paumes, et
ainsi de suite. Une légère nuance sera donc nécessaire de chacun. Toutefois, la
majorité des professionnels s'accorderont sur une position uniforme des doigts
et des mains comme base d'une prise efficace. Imaginez le talon de votre bâton
bien assis au sol derrière votre balle (notez que la position exige que le club
soit ni sur le talon, ni sur le bout!) et que la face soit bien perpendiculaire
à la ligne de visée, avec la tige dans un angle approprié.
Avec
le dos de la main en direction de l'objectif, positionnez
le bâton de sorte que le manchon repose sur les doigts, et non dans la paume,
entre la base du petit doigt et l'articulation de votre index (déclencheur).
Refermez ensuite les doigts sur le manchon jusqu'à ce qu'ils pressent
légèrement sur la paume de votre main. Le diagramme 3 illustre la position
de la main supérieure.
On place la main inférieure seulement après avoir
mis la main du haut en place. Lorsque vient le temps de la placer, vous devez
avoir l'impression de placer la main en dessous de celle qui est en place. Évitez de balancer, ou tourner, les épaules
alors que vous tenterez d'atteindre la poignée avec votre main inférieure.
Encore une fois, tenez le manchon diagonalement du
bout de l'index à la base de l'auriculaire (petit doigt). Approchez la main inférieure
au bâton en positionnant d'abord les doigts. Le diagramme 4 illustre ce
«premier contact» de la main du bas.
Maintenant, fermez la main de façon à ce que la
ligne de vie de votre paume vienne recouvrir le pouce de la main du haut. Les «V» formés par les index et les pouces
de chaque main pointeront vers le haut, juste à la droite de la face du
droitier ou à la gauche de celle du gaucher. Voir le diagramme 5.
Il existe une autre méthode que les «V» pour
vérifier votre prise ou «grip». Dès que vous avez pris votre bâton, soulevez-le
verticalement à bout de bras et amenez-le devant vos yeux de façon à ce qu'il
pointe vers le ciel. La «grip» doit être droit devant vos yeux. Comptez ensuite
le nombre de jointures que vous voyez sur chaque main en ignorant les pouces? Deux jointures sur la main gauche et deux
jointures sur la droite. Si vous en voyez plus ou moins, votre «grip» dévie
de la prise «standard».
Chevauchement, entrelacement et
baseball
Certains d'entre- vous se demandent pourquoi je suis demeuré vague alors que je décrivais la technique pour la main inférieure en disant simplement «positionnez d'abord les doigts», sans spécifiez Comment les positionner.
Voyez-vous, lorsque vient le temps d'amener la
main inférieure sur le bâton, on a en fait un doigt de trop! La question est de
savoir si l'auriculaire chevauchera, s'entrelacera ou reposera près de la main
supérieure.
On réfère souvent à la dernière des trois façons
que je viens de mentionner comme la prise «prise baseball», «pleine main» ou
«dix doigts». Je vous avoue qu'elle est très inhabituelle de nos jours. Cette
prise était souvent recommandée aux jeunes enfants, aux dames avec de petites
mains et aux golfeurs plus matures (seniors) dont les muscles ont un peu amolli
avec les années d'expériences passées. Le principe de base voulait que le
golfeur encercle mieux le bâton en utilisant la «prise de baseball» et assure,
ainsi, plus de force et de stabilité dans son élan.
Il a plusieurs années, alors que l'anatomie et la
physiologie de l'élan de golf devenaient un brin plus clair, il fut reconnu que
le fait de garder les mains serrées l'une contre l'autre permettait de les
faire travailler ensemble plus facilement. Pour y arriver, l'auriculaire de la
main inférieure fut «sacrifié» et retiré du bâton. Avec les ans, le petit doigt
est venu chevaucher l'index de la main du haut (diagramme 6),
Actuellement, on entend certaines théories à
l'effet que le chevauchement est mieux que l'entrelacement, et vice versa.
Laquelle des deux prises se résumera souvent à la personne avec qui on en
parle. Les années ont démontré qu'il est possible de remporter des championnats
majeurs avec une ou l'autre des prises. De fait, jusqu'à l'arrivée de Jack
Nicklaus, la prise en chevauchement dominait depuis les années 30. L'entrée en
scène de l'«Ours blond» entraîna, pour un certain temps, un engouement à
incorporer la «grip» entrelacée dans toutes les séances de formation autour du
globe! De nos jours, le chevauchement a repris, encore une fois, la faveur de
la majorité des joueurs d'élite.
Je crois que l'avantage du chevauchement survient
durant la prise de position. Une fois que la main du haut est placée
correctement, elle devient une ancre1. Elle demeure fixe. Ne bouge plus. La
main du bas vient simplement s'ajouter. Aucun soulèvement des doigts de la main
du haut n'est requis. À l'opposé, la sensation de stabilité constante est,
jusqu'à un certain degré, dérangée avec la prise entrelacée, puisque la partie
avant de la main doit se soulever pour permettre l'entrelacement des doigts.
L'illustre
instructeur et commentateur écossais, Alex Hay, dit un jour, «Le chevauchement
ou l'entrelacement sont seulement une question de goût!». Il est bien difficile
d'argumenter la logique d'Alex.
Pression des mains
À mon humble avis, aucun golfeur n'a dominé l'Open
britannique pendant autant d'années que le golfeur australien Peter Thomson
(amateurs de Tom Watson ou Tiger Woods, ne vous ruer pas sur votre courriel!).
Peter Thomson croyait qu'«une prise
légère et délicate valait une tonne de muscles» 2.
Le renommé Sud-Africain, Bobby Locke, avait
l'habitude de dire, «tenez votre bâton
juste assez serré pour qu'il ne vous tombe pas des mains». Aux États-Unis,
le légendaire Sam Snead disait «prenez
votre bâton plus délicatement qu'un couteau et une fourchette et ressentez la
tête du bâton» ou encore «tenez
votre bâton comme s'il s'agissait d'un petit oisillon 3». Finalement, pour
ne pas offenser nos amis européens, Steve Ballesteros, «vous ne devez jamais voir les muscles de l'avant-bras se gonfler».
Le message ici, comme pour un nombre incalculable
d'autres citations que nous pourrions sortir, est très clair: Tenir le bâton
délicatement. Je sais, je sais, je sais. Je vous entends pratiquement demander
comment délicatement est délicatement?
Comment établir que la pression
de notre prise est correcte?
J'utilise normalement une analogie bien simple
pour illustrer la pression requise pour tenir un bâton. Imaginez que vous venez
de recevoir un tube de dentifrice neuf. Dévissez le bouchon. Tourner le tube de
manière à ce que l'embout ouvert pointe vers le sol. Prenez votre prise de golf
sur le tube. Votre «grip» est trop forte si le dentifrice commence à sortir!
Un autre test bien simple. Prenez votre prise
régulière sur n'importe quel bâton de golf. Soulevez les mains à hauteur des
yeux et regardez le bout de vos doigts. Jetez un coup d'œil à vos ongles et à
la peau qui les entourent ainsi qu'aux bouts de vos doigts. Quelles couleurs
voyez-vous? Le blanc macabre de la tension ou le rose sain de la relaxation? Ne
tenez jamais un bâton de manière à ce que vos doigts deviennent blancs.
Pourquoi la pression est-elle
si importante?
Comme nous l'avons vu à nombreuses occasions,
l'élan de golf requiert de plier les poignets, tourner les mains et déclencher
lors et au-delà de l'impact avec le bâton bien droit. Toutes ces actions
entraînent un mouvement des muscles de vos avant-bras, poignets, mains et
doigts. D'accord, mais qu'est-ce que
cela a à voir avec la pression de la prise?
Faites ce petit test. Placez vos mains devant vous
et serrez vos deux poings bien forts, vraiment serrés. Relâcher la tension et
recommencer. Restez bien assis et continuez à serrer et desserrer les poings,
encore et encore. Tout en procédant, regardez vos poignets et avant-bras.
Voyez-les se crisper, se tendre et se gonfler! Êtes-vous une de ces personnes
qui devient si tendue que la tension des mains et des bras est même perceptible
dans les épaules, les mâchoires et les dents?
C'est
cette tension des mains, poignets et bras qui est meurtrière au golf.
Voyez-vous, si vous tenez quelque chose solidement, ou trop fermement dans le
cas d'un club de golf, vous raidissez (barrez) tous vos muscles et il devient
dès lors impossible de prendre un élan et de déclencher le bâton correctement.
Résultat, manque d'accélération de la tête du club et perte de distance. Eh
oui, vous perdez exactement ce que vous tentiez d'accomplir. C'est le vieux
dicton, «Plus fort on essaye, pire cela
devient!».
Si la pression est adéquate, vos mains agiront
correctement et vos poignets tourneront et plieront convenablement. Le bâton se
positionnera correctement au sommet de l'élan arrière. La théorie veut que le
poignet le plus haut plie et que le pouce se retrouve aligné avec le radius de
l'avant-bras, le bris des mains est demeuré aligné avec l'avant-bras et en
ligne avec le plan de descente (en passant, nous jetterons un coup d'œil sur
l'élan arrière dans un prochain article). Le diagramme 8 illustre la
position des mains au sommet de l'élan arrière.
Envoyez moi vos suggestions d'articles : aventuregolf@hotmail.com ou aventuregolf@yahoo.com
À la prochaine
Christian Cyr
Cet
article est inspiré d’une série d’articles intéressants sur les techniques de golf
traduite de l'anglais avec l'autorisation de David Wright pour le site
Legolfeur.ca